MES DERNIERES (BONNES) LECTURES

23/10/2018

Sortez vos moufles et votre cagoule ! Cette semaine, je vous parle du Transperceneige, une bonne vieille BD SF post apocalyptique en noir et blanc qui a inspiré le film du même nom: Snowpiercer (titre repris in English dans nos cinémas français, sûrement parce que l'English, ça fait plus cool, plus hype, plus waneugain bistoufly ). C'est la version scénarisée par Benjamin Legrand qui a retenu mon attention, because je n'ai pas froid aux yeux et because la blanche immensité de l'hiver éternel et glacé a réveillé l'Anna* qui sommeille en moi…. 

Le Transperceneige, c'est quoi c'truc là ?

C'est un train qui file droit devant lui et ne s'arrête jamais. Autour, une Terre dévastée. À son bord, ce qu'il reste de l'Humanité. Ayant survécu au cataclysme qui a plongé la planète dans le froid polaire, les passagers n'ont d'autre choix que de se cloîtrer dans ce train qui reproduit les schémas d'une société cloisonnée et foncièrement inégalitaire. En tête, il y a les wagons dorés, suivis des secondes classes. En queue, les laissés-pour-compte. Les queutards.Les conditions de vie, forcément, deviennent de plus en plus difficiles à mesure qu'on régresse dans la hiérarchie. Promiscuité, épidémies, rationnement…

 Un jour, Proloff en a marre. Il tente de se frayer un chemin vers l'avant, après un passage éprouvant par l'extérieur. Las ! Il est immédiatement arrêté par une junte militaire qui dicte les règles et impose sa puissance. En sa compagnie, Adeline ne sait trop vers quel funeste destin ses pas la dirigent. Toujours est-il qu'en prenant le parti des miséreux, elle va à l'encontre de l'égoïsme ambiant et se met les autorités à dos. Ensemble, les deux insoumis fouilleront jusque dans les entrailles du convoi, révélant un environnement empreint de mysticisme et sous la coupe d'une dictature.

Bande dessinée majeure des années 80 créée par Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, reprise à la fin des années 90 pour deux volumes supplémentaires par Benjamin Legrand après le décès de son scénariste, la trilogie du Transperceneige est reparue en un volume unique à l'occasion de son adaptation au cinéma (Snowpiercer) par le plus célèbre des cinéastes coréens, Bong Joon-ho. En voici la bande annonce !

On peut dire que Le Transperceneige est l'une des meilleures sagas de science-fiction qu'ait produite la bande dessinée française !

Cette intégrale  rassemble les trois tomes originaux à savoir : Le Transperceneige (1984, réédition sous le titre L'Echappée en 1999), L'Arpenteur (1999), La Traversée (2000). 

J'ai découvert cette œuvre au festival de SF de Martigues après avoir dédicacé à côté du scénariste (aussi doué que sympa!). Il m'a convaincu d'acheter cette bande-dessinée en mettant en avant des arguments imparables:

1- c'est de la BD française 

2- C'est de la BD intelligente et efficace 

3- C'est de la BD bien dessinée ! 

On y suit des personnages charismatiques et très bien travaillés dans cet univers dystopique d'une grande ingéniosité. Et surtout, cette œuvre a une portée philosophique (la vie est ce train où l'humanité se retrouve embarquée sans connaître la destination finale); cela se ressent à travers de multiples faits de société comme par exemple les inégalités sociales ou l'écologie. 

Et oui ! C'est moi sur la photo avec le scénariste… A force de lire H+ tout en conduisant, il s'est attrapé un torticolis…

Bref, je disais… une BD très sympa à lire. J'ai aimé découvrir les différents wagons: wagons de culture, wagons pour les riches, d'autres pour les pauvres, des wagons de production, etc... une vraie société sur rails; (qu'on retrouve dans le film, bien que certaines scènes de la BD ne se retrouvent pas dans le court-métrage).

Pour ce qui est du dessin de Rochette, son noir et blanc est très classe. Il rappelle plusieurs BDs actuelles qui adoptent encore ce style. Walking Dead (je suis fan!!! Voir photo ci-dessous) et Blast par exemple!

Qui plus est, ce choix de (non) couleurs est tout à fait propice au positionnement de l'action, c'est à dire un environnement enneigé (déprimant) à perte de vue et le ciel obstrué par les nuages. Ainsi, les paysages sont désertiques, étendues blanches à perte de vue, et les cieux sont noirs, impassibles, et hostiles pour l'humanité. L'absence de couleur enlève une quelconque chaleur et renforce le côté dramatique des situations vécues par les protagonistes. 

Je n'ai pas trouvé de scène franchement époustouflante (le genre de dessin sur une page qui vous fait décrocher la mâchoire) et j'aurais aimé voir quelques passages croustillants… Du genre plus croustillant qu'un petit bisou sur une case. Mais j'ai passé un excellent moment avec cette BD et je vous la recommande !

Nous voilà au terme de cette rubrique. J'espère que je ne vous ai pas donné trop froid et vous laisse avec cette photo *d'Anna…. Le reine des neiges, qui, à tous les coups, aurait fait fureur dans le Transperceneige ! Je vous dis donc à très bientôt, et… que la sainte loco soit avec vous !