LE SALON DU LIVRE D'AURIOL : PLUS JAMAIS !!!!!
On m'avait pourtant prévenue: "Tu vas à Auriol ? Bon courage!". Sous entendu: "Toi, tu vas morfler". Mais j'étais déjà inscrite à la manifestation et je n'avais encore jamais tenté ce salon du livre. J'ai donc foncé dans le mur, en bon taureau que je suis. Organisé par l'Antre du livre, cet événement semblait pourtant prometteur: un joli cadre verdoyant dans un grand parc, une page Facebook régulièrement alimentée, des auteurs sympas prévus au programme. Que nenni. Le piège s'est refermé sur moi aussitôt arrivée dans ce grand désert vert. Déjà, aucune affiche sur le chemin. J'ai trouvé par hasard au détour d'un virage le grand parking tout complet de bon matin. Il y avait un marché pas loin, et ça, je l'ignorais.

J'ai rapidement compris que les heures allaient être longues en voyant ces tables alignées le long de ce chemin perdu et ces auteurs aux yeux pleins d'espoir en attente de visiteurs... Mais il faut croire que les gens étaient plus intéressés pour acheter des tomates et des abricots dans le centre-ville que venir se perdre dans ce trou de verdure mal signalé. Mais l'espoir fait vivre. J'ai quand même déballé mes livres et déplié mes roll-up sous le soleil de plomb. "Après tout, me suis-je dit, on ne sait jamais !"


D'emblée, on est venu me racketter un livre: "C'est dans le règlement", m'a-t-on dit. Ah. J'étais donc obligée de faire un don, à l'instar de tous les autres auteurs. Je n'ai pas trop compris pourquoi nos ouvrages n'étaient pas achetés. Sans doute parce que les artistes, c'est bien connu, vivent d'amour et d'eau fraîche. Et aussi sûrement parce qu'on nous prend bien pour des cons.
Derrière moi, un amas de tables moches empilées là au sol faisait la déco. Pas très sexy, mais bon... J'ai essayé de cacher la misère avec mes roll-ups, que le vent a dégommés plusieurs fois. J'ai dû me résoudre à les remettre dans leur étui. Aurevoir mes petits kakémonos d'amour.

Je crois bien que nous avons eu dix visiteurs dans toute la journée.... si on compte la municipalité venue faire semblant de s'intéresser à nos ouvrages qui cuisaient au soleil.
Moi, j'ai eu envie d'éclater de rire quand on nous a distribué à chacun un mini sachet de chips vers midi. Sérieusement. Un mini sachet de chips. Est-ce que j'ai la tête de Kevin, huit ans, qui part en sortie scolaire avec son petit sac à dos ? Je suis ingrate, me direz-vous. Après tout, les chips, je les ai bien mangées. Tout comme la mini viennoiserie offerte avec le café. Une, hein. Pas deux. J'ai failli prendre une loupe pour être sûre que c'était bien un pain au raisin.

Merci aux quelques promeneurs venus d'autre espace-temps qui ont eu la gentillesse de me prendre un livre dédicacé. En particulier les enfants qui ont flashé sur Kids Mystery.
J'ai tenu le parasol une bonne partie de l'après-midi pour qu'il ne s'envole pas. J'ai attendu patiemment le concours de cosplay qui devait attirer du monde. L'expression "trois pelés et un tondu" a pris tout son sens vers 16h.... Avec, en apothéose, la dame-coccinelle et son public transi. Allez, je vous la mets, c'était trop.... bizarre.
J'ai battu en retraite, vers six heures moins dix et je me suis faite pourrir. J'ai eu le malheur d(avancer ma voiture pour ranger mes cartons. Charmants, les aurevoirs. Mais croyez-moi, on ne m'y prendra plus ! L'antre du livre, un salon du livre à FUIR ABSOLUMENT !!!!!!!
PS: seul point positif, j'ai rencontré ce délicieux Monsieur Orsini, auteur de plusieurs ouvrages chez Nombre 7: une personne aussi charmante que brillante, véritable puits de science et plein de modestie. Je vous recommande chaleureusement cet auteur humaniste, provençal et féru d'histoire.