C'EST LE MOMENT DE VOTER POUR LA FLAMBOYANTE !

19/04/2020

Profitez du confinement pour lire le recueil interactif des éditions Le Grimoire: Revenir de l'avenir,  et en particulier ma nouvelle LA FLAMBOYANTE. Le système de vote pour le prix Mille saisons 2020 fonctionne (y'a eu un bug pendant un moment!) Grâce au code unique situé à la fin de votre anthologie, vous avez quelques semaines pour voter sur le site de l'éditeur et ça vous prendra seulement quelques minutes, promis !

Voici un extrait : 


"Les cannibales ont flairé mon odeur depuis l'Ottomak, ce pic enneigé où s'accrochent les nuages. Un étau d'angoisse me comprime la gorge et mon cœur bat si fort que je sens une veine pulser contre le col de mon Igd'aahm, mon vêtement en fourrure. La petite voix off, celle qui me sert de conscience, me fout une pression d'enfer : « Magne-toi l'trou duc, ou tu seras bientôt digérée par les sucs gastriques de ces enfoirés de merde ! »

Si j'étais connectée au réseau Alexandrie via ma puce Nova, je pourrais connaître très précisément mon pronostic de survie. Mais la grande bibliothèque virtuelle à laquelle tous les humains améliorés étaient reliés du temps où j'étais une 5.0 n'existe pas encore. Pas plus que les interfaces intracérébraux et les membres artificiels. Mais je n'ai pas besoin d'un implant « Mémoire et Calcul » boostant mes capacités cognitives pour savoir que je suis mal, oh, très mal barrée.

C'est vrai, j'ai pris des risques inconsidérés pour le retrouver. Mais cet imbécile a échappé à ma vigilance. Assia'aat. Mon fils. Je dois le sauver avant qu'il ne finisse à la broche comme un cochon de lait. Je lui ai pourtant répété cent fois que nul ne doit franchir la limite du territoire Yin'maa'lat. Mais les enfants n'ont d'autre but dans l'existence que de faire enrager leurs géniteurs.

Les Yin'maa'lat. J'ai des sueurs froides à la simple évocation de ce nom. Cette nuée de créatures sanguinaires se repaît de nos corps comme si nous étions des Délice-Pops, ces barres sucrées aux insectes qu'on mâchouillait en regardant des jeunes des banlieues s'entre-tuer aux Arènes. Mais je m'égare. Les Délice-Pops, c'était avant. Quand les hommes ne se mangeaient pas entre eux et recyclaient leurs corps pour nourrir les AGM, les animaux génétiquement modifiés. Quand les insectes vivants à l'ADN trafiqué servaient de bijoux aux femmes bioniques de la capitale. Quand les véhicules fonctionnaient à l'énergie Vrill, un flux stable et subtil produit par les planètes elles-mêmes.

Ça y'est, je l'aperçois ! Mon fils est là-bas. Une tache sombre dans ce désert blanc. Une corde invisible me lie à son cœur d'enfant. Et, même si l'envie de le gifler me démange souvent, je l'aime plus que ma propre vie.

J'ai su d'instinct que je le trouverais au bord de l'Eau Ardente, haut lieu de pêche, en train de glaner un butin pour notre repas de ce soir. Il est bien là, accroupi près du trou qu'il a percé dans la Psa'aha'na. Cette glace opaque a tendance à s'effriter. Combien de fois lui ai-je répété de ne pas s'y aventurer ! Mais pas le temps de le sermonner quand j'arrive près de lui : 

- Dépêche-toi ! je crie en le tirant fortement par le bras. On s'en va !

D'un geste vif, il attrape son sceau seau à la volée. Dedans, les Aafda'aan frétillent, encore vivants. Leur yeux globuleux lancent un appel à la libération. Au même moment, j'entends le craquement sinistre de la glace. Mon cœur manque un battement. Et si on passait brusquement au travers ?

- Assia'aat ! Vite !

La Ta'aha'na se lézarde. À cause de mes dix kilos en trop ? Trop tard pour y réfléchir. Les plaques s'écartent par endroits, laissant apparaître un inquiétant zigzag noir : c'est l'eau de l'Océan Prah'ul. Elle s'évapore en un rideau de brouillard et, une fois la fissure stabilisée, gèle à nouveau.

Nous courons pour rejoindre la Qsa'aha'na. Cette glace bleue translucide est plus compacte et plus épaisse. Bientôt nos pieds s'y enfoncent en toute sécurité. Ils sont emmitouflés dans des Har'ats, de gros chaussons fourrés spécialement conçus pour adhérer à la neige et supporter les températures négatives. Comment ça, pas très sexy ? Vous admettrez que le sex-appeal quand on est poursuivie par des cannibales, ça passe au second plan, non ?"

Je  vous rappelle que l'anthologie Mille Saisons est la première collection interactive des littératures de l'Imaginaire; elle vous propose de choisir l'univers, l'auteur, l'illustrateur, le compositeur musical et le réalisateur de votre prochain roman. Revenir de l'avenir est composé de vingt et une nouvelles… dont la mienne. 

Pour l'instant, elle est dans le top 5 du classement provisoire ! Mais rien n'en encore joué. Le concours se termine en juillet. 

La Flamboyante est illustrée par le dessinateur Pierre Taranzano (Illustration noir et blanc ci-dessous) et mise en musique par Jean Jacques Pineau. D'ailleurs, vous pouvez cliquer ci-dessous pour écouter le morceau ou le télécharger.

Voici quelques avis postés sur le site de l'éditeur par les lecteurs qui ont déjà voté ! Un grand merci à eux ! 

Et pour vous mettre dans l'ambiance de La Flamboyante, je vous laisse admirer ces illustrations trouvées ici et là sur le net, qui restituent un peu l'esprit de ma nouvelle. Attention: ces images ne font pas partie de l'anthologie et sont soumises à des droits d'auteur. Je les mets dans cette galerie afin de vous faire sentir l'atmosphère de mon histoire, car elles sont très proches de l'univers que j'ai cherché à mettre en place (mais elles n'ont en aucun cas été réalisées dans le cadre de ce concours.)

Maintenant, vous savez ce qui vous reste à faire: gratter le code à la fin de votre anthologie, aller sur le site de l'éditeur et voter !